Lettre ouverte aux décideurs (02/2004)
Il faut avoir de l’argent à jeter par la fenêtre pour acheter bon marché

Personne n’oserait défendre que sous-alimenter de plus en plus un cheval de trait ou de course permet d’en obtenir un travail de plus en plus fatigant. Personne ne doute qu’à ce régime le pauvre animal est voué à une mort rapide et certaine. Le bon Paysan soigne bien son cheval pour en obtenir le meilleur.

Il faut être simpliste pour imaginer un seul instant que cela est différent pour une entreprise.

Et pourtant : prestataire de services et placé dans un tel contexte, je me suis entendu répondre «  même si votre entreprise disparaît, nous trouverons toujours une autre entreprise qui sera prête à travailler pour la grande entreprise publique que nous sommes et cela à moindre coût ». Chose dite, chose faite : l’entreprise à mis la clé sous la porte ; le personnel, très spécialisé, s’est dispersé et, par prudence, a le plus souvent changé de métier. Que croyez-vous qu’il advint ? . La grande entreprise publique en question a dû faire appel à grands frais à des étrangers à qui il a fallu payer des frais de déplacement, apprendre un minimum de français, et qu’il a fallu former aux méthodes et qualifications très spécifiques requises et, au bout du compte, pour un coût global deux à trois fois supérieur.

Les acheteurs initiaux ont certainement été promus pour avoir rempli leur contrat : toujours faire baisser les prix sans autre considération ; mais j’espère, qu’au plus haut niveau de l’entreprise, le management a déjà réalisé ou réalisera tôt ou tard que la bonne gestion ne peut être parcellaire et doit prendre en compte tous les facteurs de coût, leurs interactions et leurs coûts induits. Il faut être riche pour acheter bon marché sans discernement et être simpliste et ignorant pour refuser de prendre en compte ces interactions et coûts induits. L’optimum de la gestion n’est que très exceptionnellement  le résultat d’optimums élémentaires en cascade. Depuis, j’ai rêvé qu’un jour cette grande entreprise analyserait enfin avec rigueur et objectivité ses propres coûts internes et en particulier ses coûts salariaux qui sont actuellement près de 50% supérieurs à ceux d’une entreprise privée de structure analogue. « Sévices publics quand vous nous tenez ! ! »

 suite du Billet F

  

 
 

 

  

  

  

  

   

 

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